Frères et sœurs, les cellules doivent nous aider et elles nous aident réellement à être missionnaires au delà du cercle familial… mais il va de soi que cela ne doit pas être au détriment de la vie de la famille.
En général, ce n’est pas le cas !
C’est plutôt celui qui voudrait se contenter de transmettre la foi dans son cercle familial qui risque de donner un message appauvri.
Celui qui donne un témoignage qui déborde son cercle familial, sera d’autant plus crédible auprès de ses proches.
Mais la nature humaine est compliquée, et depuis le péché originel, elle est capable de fausser les choses les plus saintes.
Il y a une tentation qui remonte aux premiers jours de l’Église, puisqu’elle est dénoncée dans la première lettre de Saint Jean : Celui qui prétend connaître et aimer Dieu, “mais ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est pas en lui. Mais celui qui garde sa parole, en lui, vraiment, l’amour de Dieu est accompli.” (I Jn 2,4-5)
Ou cette tentation semblable : “Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas.” (I Jn 4,20)
Ces deux textes, très actuels, montrent comment l’amour de Dieu peut devenir un prétexte à se dispenser de l’amour fraternel et des autres commandements.
Il va de soi que la solution n’est pas de se dispenser de l’amour de Dieu, de la prière et de l’adoration… afin de mieux se consacrer à l’amour fraternel et aux autres commandements.
En faisant cela, c’est le premier commandement qu’on laisserait de côté.
La rencontre de Dieu dans l’adoration devrait être la source vive qui alimente notre amour fraternel et notre fidélité à l’Évangile.
Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il nous faut encore nous convertir et apprendre à mieux aimer… et Dieu… et nos frères.
D’une façon semblable, toute proportion gardée, la règle de vie des Cellules, peut donner lieu à des déviations !
Cette règle de vie n’est pas une Parole de Dieu… et il est possible qu’elle ne corresponde pas à notre vocation ou à notre charisme propre.
Mais elle est une façon de mettre en œuvre notre vocation qui est très proche de celle des premiers disciples.
Elle veut également répondre aux appels constamment lancés aux laïcs, en vue d’une nouvelle évangélisation.
Elle constitue un chemin de sainteté et d’évangélisation… et d’une façon générale, elle vaut mieux que nos infidélités !
Prenons quelques exemples de déviations possibles :
— Notre appartenance aux Cellules est dangereuse si nous croyons qu’elle suffit à faire de nous des chrétiens d’exception.
C’est parfois l’image que nous donnons auprès de certains… mais si nous prenons au sérieux cette image, nous sommes dans l’illusion !
Notre règle de vie ne peut être bénéfique que si nous la voyons et la vivons comme un chemin de conversion… si nous restons constamment prêts à nous remettre en question à la lumière de l’Évangile.
— Cette règle de vie veut nous aider à grandir dans l’amour de Dieu, dans l’amour fraternel et dans le zèle missionnaire… mais elle peut être un danger si elle nous fait tomber dans le scrupule et l’angoisse.
C’est le rôle du partage fraternel de nous éviter un tel dérapage.
— Elle veut nous aider à mieux évangéliser notre famille (notre premier oikos), et elle apporte de véritables guérisons dans nos relations familiales… mais on pourrait aussi imaginer des cas où la Cellule elle-même deviendrait un refuge et un alibi pour fuir la vie de famille !
— Elle veut nous aider à faire l’unité de notre vie, et à ne pas séparer vie chrétienne et vie professionnelle… mais, les cellules étant paroissiales, elle peuvent aussi restreindre notre cercle de relations au milieu paroissial et ainsi appauvrir notre rayonnement missionnaire !
Là aussi, le partage fraternel doit nous aider à être inventifs.
Rappelez-vous la parabole de l’escroc inventif. (Lc 16,1-8)
Jésus regrette que les fils de ce monde soient plus imaginatifs dans leurs affaires que les fils de lumière dans le service de Dieu et de son règne.
Le partage est irremplaçable pour éviter ces écueils.
Je n’ai pas les réponses à toutes ces questions, mais l’aide fraternelle que vous pouvez vous apporter les uns aux autres vous aidera à les trouver.
Mais là aussi, à certaines conditions !
Un des écueils les plus grossiers serait que le partage ne porte plus sur l’évangélisation de votre oikos.
Rien de tel pour rendre stérile la vie d’une Cellule… à ceux qu’elle invitera elle ne donnera pas l’image de ce qu’est notre projet.
Le rôle du responsable est d’être constamment attentif à éviter ces dérapages… de constamment rappeler ses frères à l’essentiel… mais il ne peut le faire que si tous ont soif de transmettre la Bonne Nouvelle.
Que Dieu vous bénisse… que son Esprit vous garde des écueils de la vie spirituelle, et vous remplisse de sa ferveur.
JC.P.
Quelques écueils de la vie spirituelle
157 - Cellules paroissiales d’évangélisation - Viroflay - 24 mai 2010
Quelques écueils de la vie spirituelle