Parabole des talents
105 - Cellules paroissiales d’évangélisation - Viroflay - 30 juin 2008
">
Parabole des talents

Frères et sœurs, cette parabole a été imaginée par Jésus pour nous faire comprendre que tout est grâce… et que, pourtant, nous devons faire tout ce qui dépend de nous pour mettre en œuvre les dons de Dieu.
Relisez Saint Matthieu, 25,14-30.
Avant de partir pour un long voyage, un homme confie ses propriétés à trois de ses collaborateurs !

Ce n’est pas une parabole sur Dieu… il va de soi que Dieu ne ressemble pas à “un homme dur, qui récolte là où il n’a pas semé.” (25,24)
Mais l’idée maîtresse que Jésus veut illustrer nécessite un Maître exigeant. Si le maître avait dit au serviteur paresseux : «Ce n’est pas grave, garde ton talent»… il n’y aurait pas eu de parabole !
Dieu n’est pas dur… En fait, s’il existe un être dont on ne peut jamais dire qu’il récolte là où il n’a pas semé, c’est Dieu !
Il est le Créateur… tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons nous vient de lui… En fait, il a tout semé !

Jésus imagine cette parabole pour dire que garder la foi ne suffit pas, il faut porter du fruit : «Un bon arbre porte de bons fruits…» (Mt. 7,17)
Il imagine cette parabole pour nous dire que celui qui ne fait pas porter de fruit aux dons qu’il a reçus, ne les gardera pas… il perdra tout.

Dans cette histoire, Dieu seul tient le rôle du propriétaire.
Les trois personnages ne sont pas des propriétaires, mais des gérants.
Les talents leur sont confiés… sans accession à la propriété !
Ce qui veut dire que, par rapport à Dieu, personne ne peut se comporter en propriétaire. Personne ne peut disposer à sa guise des dons de Dieu : ce sont des dépôts dont chacun devra rendre compte, comme un intendant.

Développer ses talents s’applique à tous les domaines de l’existence… chacun ayant ses talents propres.

Un talent représentait un grosse somme (20 ans d’un salaire d’ouvrier).
Les talents de la parabole c’est tout ce que nous avons reçu du Créateur.
Par rapport à Dieu, tout notre être est pure dépendance : notre existence, nos biens, nos qualités physiques, intellectuelles ou morales, aussi bien que les dons surnaturels de l’Esprit.
Et pourtant, tout cela est “peu de chose” en regard de la gloire promise :
“tu as été fidèle pour peu de chose, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.” (25,21)

Le maître part en voyage et les intendants sont totalement livrés à eux-mêmes… leur liberté est totale de faire le bien ou le mal… ou de ne rien faire de leurs talents.
De fait, personne ne respecte notre liberté comme Dieu !
On peut noter également que l’égalité n’existe pas : ni dans les dons de Dieu, ni dans les récompenses.
La mesure de notre bonheur éternel dépendra de la façon dont nous aurons fait fructifier les talents confiés par le Créateur.

Le troisième personnage a manqué d’initiative et d’ingéniosité.
Ce qui lui était demandé, c’était de faire, au moins, un bon placement !
Ce qui nous est demandé, c’est, au moins, de nous mettre dans une situation qui nous oblige à porter un minimum de fruits : se marier, avec tout ce que cela entraîne… choisir le sacerdoce et les engagements que cela implique… prendre tel ou tel engagement.

On hésite à mettre un doigt dans l’engrenage, parce qu’on sait qu’on va y passer tout entier… et c’est vrai ! Ce que nous demande cette parabole, c’est de fermer les yeux et de mettre le doigt !

Par rapport à Dieu, nous ne sommes propriétaires de rien… nous sommes des gérants qui devront rendre compte de tout.
C’est pourquoi celui qui n’a rien fait de son talent se fait “enlever même ce qu’il a.” (25,29)

Remplacez le “talent” par une belle propriété dans les environs de Versailles, et la Parabole devient transparente !
Supposez que le propriétaire de cette maison soit obligé, pour ses affaires, de partir, avec tous les siens, à l’autre bout du monde pour quelques années. Avant de partir, il confie à une agence la gérance de sa maison.
Le gérant semble ravi : «Votre maison est exactement ce que nous recherchons… il y a une grosse demande pour ce genre de location !»

Supposons que l’histoire se passe à un époque où il n’existe ni téléphone ni poste, et que le propriétaire reste sans nouvelles pendant toutes ces années, ce qui lui laisse le temps d’imaginer ce qu’il pourra faire avec la petite fortune qu’il pense trouver à son retour.
A son retour, le gérant lui dit : «J’ai une bonne nouvelle pour vous : votre maison est intacte… Voici vos clefs… on n’a pas trouvé de locataire… et, en fait, on n’a même pas cherché.»

On imagine les sentiments du propriétaire… et on comprend que celui qui se contente de garder intact le talent qui lui a été confié, soit impardonnable.

Frères et sœurs, que le Seigneur vous bénisse, que son Esprit vous accompagne et qu’il vous donne de faire porter du fruit à chacun des talents que vous avez reçus de lui.

JCP