La messe (14) – Les Secrètes
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Chers membres des cellules,

 

Avant d’en arriver à la préface et au seuil de la prière eucharistique, je voudrais compléter ce que j’ai dit la dernière fois à propos de l’offertoire, en vous parlant surtout des secrètes. C’est ainsi qu’on appelle les prières que le prêtre doit dire à voix basse pour l’aider à prier sans cesse tout au long de la célébration de la messe. Sans compter la prière qu’il fait avant la messe pour s’y préparer, on peut dénombrer dix secrètes indiquées dans le missel. Les deux premières se trouvent avant et après la proclamation de l’évangile. Quand le prêtre s’incline profondément devant l’autel avant de se rendre à l’ambon, il dit en silence : « Purifie mon cœur et mes lèvres, Dieu très saint, pour que je fasse entendre à mes frères la Bonne Nouvelle. » De même, juste après avoir proclamé l’évangile, il embrasse l’évangéliaire en disant : « Que cet évangile efface nos péchés. »

 

C’est ensuite au moment de l’offertoire que se trouve la plus grande concentration de secrètes : cinq en tout. Deux d’entre elles sont connues parce que le missel autorise à les dire à voix haute. Il s’agit du moment où le prêtre présente à Dieu d’abord le pain et ensuite le vin : « Tu es béni, Dieu de l’univers, toi qui nous donnes ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes. Nous te le présentons, il deviendra le pain de la vie. » La seconde est semblable pour le « vin, fruit de la vigne » appelé à devenir « le vin du Royaume éternel ».

 

Les trois autres secrètes de l’offertoire sont censées être dites à voix basse. Entre la présentation du pain et celle du vin que nous venons d’évoquer, au moment où il verse un peu d’eau dans le calice rempli de vin, le prêtre – à défaut du diacre – prie ainsi : « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité. » Après la présentation du vin, le prêtre s’incline profondément devant l’autel en disant à Dieu : « Humbles et pauvres, nous te supplions, Seigneur, accueille-nous. Que notre sacrifice en ce jour trouve grâce devant toi. » Enfin, après avoir éventuellement encensé les offrandes posées sur l’autel, il effectue le rite pénitentiel du lavabo, accompagné des mots suivants : « Lave-moi de mes fautes, Seigneur, purifie-moi de mon péché. » Je vous laisse goûter ces paroles, les méditer et éventuellement échanger entre vous sur ce qu’elles vous inspirent.

En comptant bien, vous avez compris qu’il reste encore trois secrètes dans la messe. Celles-ci se trouvent parmi les rites de communion et je tâcherai de ne pas oublier de les mentionner à ce moment-là.

 

Pour l’heure, je préfère évoquer, même rapidement, un dialogue qui introduit la prière sur les offrandes. Dans la messe en français, le prêtre puis l’assemblée s’expriment ainsi : « Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise. – Pour la gloire de Dieu et le salut du monde. » Il est intéressant de savoir que ce dialogue n’est pas une traduction de ce qui est véritablement prévu à cet endroit-là et il est probable que dans un avenir assez proche il devienne plus fidèle au texte qui fait référence, celui du missel latin. Voici ce que pourrait être cette traduction : « Priez mes frères afin que ce sacrifice qui est aussi le vôtre, soit agréé par Dieu le Père tout-puissant. – Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute sa sainte Eglise. » Plus précise que celle que nous disons pour le moment, cette formule désigne le saint sacrifice de la messe qui n’est autre que l’unique sacrifice du Christ présenté une fois pour toutes au Père sur la Croix et qui est aussi celui de toute l’Eglise et celui que nous venons présenter, comme étant le nôtre, au cours de la messe. Il est dit aussi qu’il est présenté aujourd’hui par les mains du prêtre, ce que nous reverrons plus tard quand nous parlerons de la prière eucharistique. Enfin, nous pouvons noter la valeur de la messe dont nous pouvons légitimement attendre les fruits inégalables : pour la glorification de Dieu, pour le bien spirituel des fidèles et de toute l’Eglise.

 

Pour que vous découvriez de plus en plus la grandeur inégalable de la sainte messe, je vous bénis.